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Projet de loi de finances Le Sénat rejette le budget agricole

Le Sénat a rejeté largement dans la soirée du 3 décembre 2019 le projet de budget de l’agriculture pour 2020, proposé par le gouvernement, dénonçant « un mépris du présent, mais aussi une insulte à l’avenir », face au « profond mal-être » du monde agricole.

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L’examen du projet de loi de finances pour 2020 est examiné par le Sénat depuis la fin du mois de novembre 2019. Les sénateurs ont déjà eu l’occasion d’apporter leur soutien à la profession agricole, en adoptant plusieurs amendements en faveur de la transmission des exploitations et de l’investissement. Ils ont à nouveau prouvé leur soutien le 3 décembre 2019, en rejetant le projet de budget de l’agriculture proposé par le gouvernement et voté par l’Assemblée nationale.

« Un mépris du présent et une insulte pour l’avenir »

Le rapporteur spécial de la commission des finances du Sénat, Alain Houpert (Les Républicains), a estimé que le budget pour l’agriculture « manque singulièrement de nerf ». « L’année 2020 trace le sillon d’une réduction programmée des soutiens dont notre agriculture a terriblement besoin », a-t-il déploré. « Par rapport à la loi de programmation pluriannuelle, il manque 58,4 millions d’euros d’autorisations d’engagement et plus de 125 millions d’euros de crédits de paiement », a-t-il affirmé. Pour M. Houpert, ce projet de budget « est non seulement un mépris du présent, mais aussi une insulte à l’avenir ».

Le ministre se défend

« Le budget du ministère de l’Agriculture est en augmentation de 4,1 %, en autorisations d’engagement et de 1 % en crédits de paiement. Il se monte à 4,760 milliards d’euros », a indiqué le ministre Didier Guillaume. « Il est à la mesure des ambitions que nous avons, à la mesure des crises que traverse l’agriculture aujourd’hui », a-t-il vanté, une semaine après une spectaculaire manifestation d’un millier de tracteurs autour de Paris et Lyon.

Un budget qui « ne prend pas la mesure de la détresse de nos paysans »

Également rapporteur spécial, Yannick Botrel (PS) a rendu compte du « sentiment d’injustice et même d’atteinte à leur dignité » ressenti par les agriculteurs face aux critiques du monde agricole. « Le monde agricole exprime un profond mal-être et pour le moins son profond malaise », a-t-il souligné.

« Ce budget ne prend pas la mesure de la détresse de nos paysans », a renchéri Françoise Férat (Union centriste).

L’Assemblée nationale aura le dernier mot

L’Assemblée nationale, qui aura le dernier mot, avait, quant à elle, adopté à la fin d’octobre ce projet de budget pour 2020 pour l’agriculture, même si les oppositions l’avaient jugé « pas à la hauteur » ni de nature à « redonner espoir » à des paysans qui « n’ont pas le moral »

Bertille Quantinet, avec l’AFP

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